[la veille]
Sue était sortie en furie de la taverne où la soirée avait pourtant commencée de façon idylique. Il lui avait enfin avouer l'aimer, il lui avait hurler aux oreilles. Elle avait enfin le droit de se relacher, de laisser parler son coeur; après ces longues semaines de souffrance, il lui autorisait enfin à se laisser aller à ses sentiments. Ou plutot il lui avait fait croire qu'elle en avait le droit. Mais quelques heures plus tard ce fut une enclume qui s'abattit sur la jeune femme, qui avait déja bien souffert d'un point de vue amoureux.
Lui qui se prétendait son meilleur ami lui avait fait croire en la force de leur amour pour lui briser le coeur quelques secondes plus tard. La demoiselle ne pleura pas, elle était bien trop choquée pour réussir à laisser sa tristesse s'échapper. La souffrance était donc en elle, comme un démon prèt à tout démolir en elle. Sue n'eut d'autre choix que de sortir afin de canaliser ses émotions. Elle avait décidé de se promener comme a chaque fois qu'elle allait mal. Elle gravit les sentiers qui menaient à la montagne, elle voulait se détendre, et elle savait que rien ne vallait l'air pur de la montagne pour chasser ses peines. Les pierres roulaient sous ses pieds au fur et a mesure qu'elle progressait dans les chemins sombres qui précédaient le temple situé au sommet de l'immense roche qui faisait la fièrté de Masuda.
La directrice n'arretait pas de penser que cet homme était le mieu placé pour savoir qu'elle avait déja souffert et qu'il lui était difficile d'ouvrir son coeur aux hommes. Mais il l'avait rassuré, il avait su la dompter, l'appaiser. Il la connaissait mieu que quiconque et savait comment chasser ses peurs et ses doutes. Ses mots doux qu'il sussurait à son oreille avait le don de lui donner un moral d'acier et une joie innégalable. Et en une seconde la complicité qu'ils avaient construit s'était écroulée comme un chateau de carte face au vent. Elle se demandait pourquoi les Dieux lui affligeaient une telle souffrance. Elle leur en voulait terriblement.
Ses pensées l'avaient tellement préoccupé qu'elle ne s'était même pas rendu compte du ravin qui lui faisait face. Elle marchait de facon mécanique, ne regardant pas devant elle. Ses sentiments l'accaparaient, elle se devait de comprendre pourquoi elle l'aimait tant. Cela n'avait rien à voir avec Bruce. Non rien! Elle aimait Bruce bien sur, mais avec le recul elle su qu'elle n'était pas amoureuse de lui, elle l'aimait comme un ami. Il l'avait attiré et ceci l'avait duppé sur ses sentiments réels. Mais Tobi, c'était différent. Elle aurait pu ne rien faire avec lui jusqu'à la fin de ses jours, ce n'était en rien une attirance. C'était de l'amour.
Au moment de cette révélation qu'elle se fit à elle même, elle tomba dans le fossé qui était des plus profond. Elle cru que sa vie en était fini. Elle n'eut pas le temps de dire ouf qu'elle s'écrasa au fond du précipice. Sa cheville lui faisait attrocement mal. Et là encore c'est vers lui que ses pensées se dirigerent les premieres. Elle aurait tellement voulu qu'il soit vers elle pour la sortir du petrin dans lequel elle venait de se fourrer.
AUUUUU SECOURRRRRR !!!! Y'A QUELQU'UN???? JE SUIS COINCEE EN BAS, AIDEZ MOI JE VOUS EN SUPPLIE!!!!!
Elle s'était égosiller de longues heures ainsi, mais personne ne l'entendait. Elle était malheureusement bien loin du village et l'écho ne portait pas si loin.
[le lendemain]
La nuit avait fini sa course folle contre le roi des lumières. Il avait eu raison de la pénombre et tel un dieu, envahit la terre entière. Ses rayons traversèrent les paupillères de Sue qui s'était endormie, épuisée. En se reveillant elle bougea sa cheville et poussa un cri strident.
AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !!!!!!!!
La douleur était vive. Elle releva son pantalon et regarda sa cheville. Le résultat n'était pas des plus joli à voir... Sa peau avait changé de couleur, et Sue n'aurait su dire quelle en fut la teinte. Il lui fallait sortir d'ici à tout pris avant que la blessure ne s'infecte. Elle savait que son os était brisé, fort heureusement dans la montagne les branchettes ne manquaient pas. Elle se fabriqua une atele qu'elle se fixa avec une partie de son kimono qu'elle avait déchiré. Puis elle relancea ses cris:
AU SECOUR JE VOUS EN SUPPLIE AIDEZ MOI, NE ME LAISSEZ PAS MOURIR AU FOND DE CE TROU!!!!! JE VOUS EN CONJURE, VENEZ A MON AIDE.